Le projet numérique Africa Interactive a été présenté au monde entier à l’occasion de la Journée de l’Afrique organisée par les Nations unies à Vienne. Les gouvernements, les musées et les collections privées ont été invités à se joindre au projet et à contribuer à cette banque de données en 3D qui reliera intelligemment toutes les facettes de l’art, de la culture, du patrimoine et de l’histoire de l’Afrique à l’échelle mondiale. Des diplomates de haut niveau des Nations unies et de l’Autriche étaient présents lors du lancement d’Africa Interactive. Espérons que dans un avenir proche, des millions de personnes téléchargeront l’application Africa Interactive et que l’Autriche aura joué un rôle central dans la concrétisation de cette merveilleuse vision.
Diana Mautner Markhof
9 juin 2023
Chinese version | English version | German version
Le 30 mai 2023, les Nations unies à Vienne ont célébré la Journée de l’Afrique. La célébration a coïncidé avec les festivités du 60e anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de son successeur, l’Union africaine, et comprenait une série de spectacles musicaux, de conférences et une large sélection de délices culinaires du continent africain.
Les trois plus hautes diplomates africaines aux Nations unies à Vienne, Fatou Haidara, adjointe au directeur général de l’ONUDI, Najat Mokhtar, directrice générale adjointe de l’AIEA, et Ghada Waly, directrice générale de l’ONUV et directrice exécutive de l’UNDOC, ont participé à la conférence de la Journée de l’Afrique, qui était présidée par l’ambassadeur Philbert Abaka Johnson, président de la mission permanente du groupe africain auprès des Nations unies en Autriche.
La présentation d’« Africa Interactive » a constitué l’un des temps forts des célébrations organisées au Centre international de Vienne (CIV), l’un des quatre sièges de l’ONU, en plus de New York, Genève et Nairobi. Africa Interactive est un projet de patrimoine numérique à grande échelle qui, une fois achevé, permettra à l’utilisateur de naviguer sur le continent africain et d’en découvrir la culture, l’art et l’histoire. Le projet fonctionnera finalement comme une encyclopédie numérique et pourrait servir de modèle à d’autres projets de ce type dans le monde.
Son initiateur, le professeur Titus Leber d’Autriche, travaille à la réalisation du projet depuis sept ans. Il est désormais soutenu par la mission permanente du groupe africain auprès des Nations unies en Autriche et par le ministère fédéral autrichien des affaires européennes et internationales, représenté à la Journée de l’Afrique par l’ambassadeur Christoph Thun-Hohenstein.
Africa Interactive sera une expérience en 3D. Il s’agit d’une restitution virtuelle de biens culturels. Les gouvernements, les musées et les collections privées ont été invités à se joindre au projet et à apporter leurs œuvres d’art à cette banque de données en 3D qui reliera intelligemment toutes les facettes de l’art africain à l’échelle mondiale.
La vision du professeur Leber est de rendre le patrimoine et l’art africains « universellement accessibles » sur des appareils intelligents en utilisant une technologie de pointe, et d’amener African Interactive dans le métavers. Africa Interactive a pour objectif ambitieux d’enregistrer l’histoire orale de l’Afrique, qui disparaît lentement au fil des générations. Grâce à la technologie d’aujourd’hui, les anciens peuvent raconter leur histoire pour la postérité. Les festivals et les événements culturels peuvent être enregistrés, puis regardés dans le monde entier.

Photo : Anansi, toile d’araignée de Francesco Tomasinelli, avec l’aimable autorisation du Musée Liaunig, Neuhaus-Suha
Le professeur Leber met en garde contre la « disneyfication » du continent. L’Afrique n’a pas besoin de la Panthère noire de Disney, elle a ses propres héros et légendes. Le symbole que le professeur Leber a choisi pour son projet est Anansi, une araignée mythique du Ghana. Africa Interactive est représenté visuellement sous la forme d’une toile d’araignée composée de perles de verre. Le conte d’Anansi est l’histoire d’une araignée intelligente qui a déjoué et triomphé du dieu du ciel Nyame et qui capture les légendes et les histoires du monde dans sa toile d’araignée. Anansi réunit la sagesse du monde, qu’il doit partager avec les autres. La toile d’Anansi représente donc une histoire interconnectée de toutes choses – un précurseur de l’idée d’Internet.
Les neuf muses de la mythologie grecque étaient les sources d’inspiration de l’art et de la connaissance. Les muses étaient les neuf filles de Zeus et de la déesse Mnémosine : Calliope, Clio, Erato, Euterpe, Melpomene, Polyhymnia, Thalia, Terpsichore et Urania. Si tout se passe selon la vision du professeur Leber, la 10e muse du nom de « Digitalia » pourrait rejoindre leurs rangs. Cette nouvelle muse du monde de l’art numérique pourrait être représentée comme une déesse égyptienne, jouant de la harpe et vivant dans le monde numérique.

Photo : Pendentif Akan représentant Anansi fusionné avec la représentation en 3D d’une sculpture Bobo rare. © Digitalia
Africa Interactive préservera et diffusera l’identité africaine et, à l’avenir, intégrera l’intelligence artificielle (=AI3). Il s’agit d’un projet ambitieux qui, on l’espère, donnera lieu à une nouvelle compréhension et appréciation de la culture, du patrimoine et de l’histoire de l’Afrique.
Peut-être que dans un avenir proche, des millions de personnes téléchargeront l’application Africa Interactive et que l’Autriche aura joué un rôle central dans la concrétisation de cette merveilleuse vision.